La seule manière intelligente d'éduquer consiste à être soi-même un exemple.
Albert Einstein
Nos enfants sont ce que nous leur transmettons, ils se développent en fonction de ce qu'ils reçoivent de leurs parents ainsi que de l'environnement social dans lequel ils baignent. Mais quel exemple leur donne-t-on ?
Les médias et l’homme de la rue déplorent les incivilités et la violence des jeunes. Mais la violence ne règne-t-elle pas dans les familles et dans la société ? La violence conjugale, l’agressivité du conducteur automobile, le langage ordurier d’un chef d’état ou le coup de boule d’un sportif de renom ne sont-ils pas des exemples de notre vie quotidienne ?
Il revient à l’adulte au sein de la famille ainsi que dans l’espace social d’aider l’enfant à trouver les repères pour grandir et ainsi se socialiser. Non limité, l’enfant ou l’adolescent se retrouve aux prises avec ses pulsions, qu’il n’est pas à même de canaliser seul.
Certains parents ont des difficultés à mettre des limites à leur enfant. Parfois le chaos familial, ou encore les conditions matérielles n’offrent pas l’assise sécurisante qui permet à l’enfant de se développer harmonieusement. On parlera alors de négligence voire de maltraitance.
Cependant il faut tout un village pour élever un enfant et les parents doivent pouvoir compter sur la solidarité de leur entourage et s’appuyer sur l’environnement social.
Mais la société que nous avons créée, promeut liberté individuelle et épanouissement personnel, imagine un monde sans limite et fait miroiter la disparition de toute contrainte. Cela ne ressemble-t-il pas à une illusion d’enfant ?
Désemparés face à leurs enfants, les adultes se tournent vers des réponses toutes faites, des solutions médicamenteuses, prescrites parfois avec excès. Il leur arrive de demander « un signe fort » aux responsables politiques. S’ouvre alors la voie vers des politiques répressives et sécuritaires dont l’augmentation des places en centres fermés n’est qu’un aspect.
Nous soutenons que cette question concerne tout le monde. Elle est liée à la transmission. Pour que l’enfant puisse intégrer les limites du vivre ensemble, il est de la responsabilité de l’adulte de montrer dans ses actes son souci de l’autre, du lien social, du collectif... Dans le concret cela se traduit par la parole plutôt que le passage à l’acte, parfois le jeu voire l’humour plutôt que la contrainte, une certaine sobriété plutôt que l’hyperconsommation…
Bon ou mauvais, l'exemple, c’est nous. Nous tous, chacun d’entre nous.
Nous invitons professionnels, parents, adultes responsables à rejoindre cet appel et cette campagne participative par son témoignage, ses actions, propositions, initiatives…